Je sens que, dans la ligne des manifestations à la suite de la mort de George Floyd et les autres morts médiatisées, un réveil collectif fait son chemin. Ce réveil, je le vois dans une conscientisation grandissante par rapport à la présence réelle du racisme systémique dans notre société. C'est encourageant de voir que l'on manifeste et que l'on réclame justice.
L'espoir me vient aussi en voyant les mesures prises par divers gouvernements, dont le gouvernement du Québec, afin de lutter contre ce mal de société. Tout cela me remplit d'espoir. Mais en même temps je réfléchis à cette question par rapport à moi-même, car je ne veux pas me concentrer sur un coupable, que je considère seulement comme une pointe avancée de ce mal. Je préfère m'interroger sur ce que moi je peux faire pour lutter contre le racisme systémique.
Selon le dictionnaire l'adjectif systémique signifie « relatif à un système dans son ensemble ». Je me dis donc que je fais partie de ce système, par mon éducation, par les rapports que j'ai, par les pensées que j'entends, qui me nourrissent et que je répands autour de moi de manière inconsciente.
En y réfléchissant, j’arrive à une conclusion assez simple en me disant que je suis raciste à chaque fois que je n'applique pas la règle d'or qui dit « Faites aux autres ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, et ne faites pas aux autres ce que vous n'aimeriez pas ce que les autres vous fassent ». Il s'agit de la règle présente dans presque toutes les religions et implicitement aussi dans la déclaration des droits de l'Homme, car déjà dans l'article premier de cette déclaration, on stipule : « Tous les êtres humains doivent agir envers les autres dans un esprit de fraternité ».
Aaah alors, eurêka ! Je comprends quelle peut être ma contribution: Si je veux combattre le racisme systémique, je peux, je suis appelé à aimer mon prochain comme mon frère, comme ma sœur et je pourrais dire que je suis appelé à l'aimer comme moi-même.
Est-ce que je le fais? Est-ce que je regarde l'autre que je côtoie comme un frère, comme une sœur?
Je suis en chemin. Et j'aimerais chaque soir avant de dormir pouvoir dire : Aujourd'hui, j'ai combattu le racisme car j'ai aimé un peu plus les personnes autour de moi. Je suis conscient que ce combat est un choix libre. Et je suis convaincu, qu'à part la nécessité de lois et de directives qui devront nous protéger des excès du racisme, comme dans le cas de George Floyd ou de Joyce Echaquan, nous avons surtout besoin d'une éducation à la fraternité, une éducation à l'amour du prochain pour la population entière.
Je veux donc être toujours plus éduqué à cet amour et je prie Dieu pour que nous soyons toujours plus nombreux sur notre terre à transformer nos cœurs de « pierre » en cœur de « chair », car c'est la seule manière efficace de combattre le fléau du racisme présent parmi nous.
L.M., Montréal - Le 3 octobre 2020